Quand je pars en virée en Champagne pour récupérer de la marchandise, je m’organise parfois des visites de caves de domaines ou de grandes maisons de champagne. Après avoir visiter Deutz, Billecart-Salmon, Jacquesson et Bollinger dans la vallée de la Marne, j’avais envie de visiter les fameuses crayères de Reims. Mercredi 9, j’ai donc pu visiter les 18 km de caves souterraines Pommery creusées dans la craie blanche de la Montagne de Reims sous l’époque gallo-romaine.
En attendant la visite, on patiente dans un grand hangar emménagé pour l’accueil des visiteurs. Des oeuvres d’art (éléphant en équilibre sur sa trompe, ect…) attendent sont présentées mais le plus surprenant est bien sur le géant foudre en chêne de 75000 litres (100.000 bouteilles), l’un des foudres de chêne les plus grands au monde.
La visite commence et nous passons par la célèbre descente des marches de Pommery (plus d’une centaine) pour descendre à presque 40 mètres sous terre. Nous tombons rapidement sur une première crayère qui est en réalité une grande cheminée conique d’aération qui permet de constamment tempérer les caves et garder les bouteilles à 10°C. Dans cette première crayère, trône une statue de Notre Dame des Crayères datant du 14ème siècle. Nous cheminons par les galeries qui ont toutes des noms de ville, Madame Pommery souhaitait donner le nom d’une ville internationale où elle décrochait un marché en signe de reconnaissance (pour la France, les allées ont les noms de région). De nos jours, le champagne Pommery est présent dans une centaine de pays et plus de 60% des 5 millions de bouteilles de champagne vendues chaque année sont destinées à l’export.
Entre les grosses bouteilles de champagne qui vieillissent paisiblement (prise de mousse directe jusqu’au 9L), les champagnes brut gardés 30 mois au lieu de 15 ainsi que les millésimés gardés entre 6/7 (nous sommes en ce moment sur le brut 2005) et 13/14ans pour la cuvée Louise (encore sur le millésimé 1999), c’est plus de 25 millions de bouteilles qui attendent leur heure. Il y a des bouteilles bien plus vielles puisque Pommery dispose d’une collection « Or » de très vieux millésimés, les plus vieilles bouteilles remontent de 1876 et 1898 (je ne pense pas que celle-ci soit à vendre…).
Mis à part les différents processus d’élaboration du champagne expliqués pendant la visite et sur lesquels, je ne reviendrai pas une énième fois, le parcours est agrémenté d’oeuvres d’art plus ou moins adéquates.. L’une des oeuvres que j’ai appréciée est l’oeuvre d’une scandinave qui propose une rangée de bottes dans lesquelles sont disposés des moteurs pour les faire claquer. Cette oeuvre représente le bruit des bottes des cavistes et vendangeurs dans les caves Pommery, surtout qu’on tombe en pleine période de vendanges.. La visite est également agrémenté de superbes et gigantissimes gravures commandées par la Veuve Pommery au 19ème siècle.
Je tiens à remercier la maison Pommery pour cette superbe visite, mis à part quelques oeuvres pas forcément à leurs places dans ce temple historique du champagne, la visite a été magnifique et finalement ponctuée par une dégustation de quelques cuvées de la maison Pommery.