Mi Mars, j’ai eu la chance d’être convié à la dégustation annuelle des vins clairs chez Bollinger. Les vins clairs sont les vins non effervescents qui entrent dans la composition des champagnes Bollinger. En effet, avant assemblage, Bollinger vendange et vinifie chaque parcelle séparément. Les crus sont ainsi isolés et goûté régulièrement puis assemblés selon le « goût Bollinger » pour donner le fameux « goût Bollinger ».
CE « GOÛT BOLLINGER » REPOSE SUR DES PRINCIPES TRÈS QUALITATIFS :
Tout d’abord, le champagne Bollinger s’appuie sur un approvisionnement maison très important. C’est à dire que Bollinger possède plus de 60% des vignes utiles à élaborer chaque maison les champagnes. Très peu de maisons ont le même ratio d’auto-approvisionnement (exceptée la maison Roederer qui dispose de 80% de leur besoin en propre). Et les vignes Bollinger sont issues des plus beaux terroirs de la champagne comme vous le verrez sur les photos ci dessous (Avize, Verzenay, Aÿ, et autres grands crus…). Cet auto-approvisionnement est gage de qualité car c’est ainsi que Bollinger peut contrôler les vignes qui donneront les champagnes Bollinger et de la même manière contrôler les vignes des vignerons à côté qu’ils achèteront pour combler leur besoin de raisins (environ 40%).
Ensuite, le champagne Bollinger s’appuie sur un très gros parc de fûts de chêne à la fois champenois et bourguignons (plus petits), cependant le passage en fûts n’est pas systématique. C’est d’ailleurs la seule maison qui possède encore un chef tonnelier à demeure qui a été meilleur ouvrier de France.
Nous avons pu constaté l’apport du fûts car lors de la dégustation des vins clairs, nous avons goûté le même cru de Verzenay avec un passage en cuve inox et l’autre en passage sous fûts, c’est bluffant.
Et le plus important selon notre « guide Bollinger », le plus atypique est la conservation des vins de réserve (plus « mûres » car issus de millésimes plus anciens) qui est effectuée uniquement en magnum et avec un bouchon en liège (comme sur la photo ci dessous). C’est unique en Champagne et Bollinger va encore plus car ils initient une légère fermentation (vin perlant) pour révéler les arômes.
Nous avons d’ailleurs pu goûté un magnum de vins de réserve 100 Chardonnay 2006 du village d’Avize classé grand cru. Vraiment un très joli moment de la dégustation, C’est un vin qui pourrait être vendu tel quel.
DÉROULEMENT DE LA DÉGUSTATION DES VINS CLAIRS :
Cette dégustation s’est déroulée dans une salle au dessus de la salle d’entretien des fûts et nous avons pu découvrir des vins blancs issus de Chardonnay, Pinot Meunier et Pinot des meilleurs crus de Champagne.
Nous avons commencé par les Chardonnay de divers crus mais l’apothéose a été ce « fameux » magnum d’Avize 2006 de vin de réserve. Ensuite, un seul cru : Venteuil, en Pinot Meunier, était représenté. J’y ai porté la plus grande des attentions car un ami vigneron : Dehu Lechevalier, élabore son champagne en grosse partie sur des vignes situées à Venteuil. Et cette dégustation confirme que c’est un super cru et que la qualité du champagne Dehu Lechevalier. Bollinger l’avait d’ailleurs sollicité pour leur approvisionnement.
Puis nous avons continué sur les Pinots Noirs, cépage historique de la maison, où nous avons pu noté la différence d’un passage en fûts ou en cuve avec le cru de Verzenay grand cru.
Après dégustation de tous ces crus, les Chardonnay donnent de l’acidité et la finesse et les Pinots donnent apportent les arômes et sont plus puissants et austères, nous avons goûté l’assemblage définitif de ces crus, cette bouteille correspond au Bollinger Special Cuvée avant la prise de mousse et l’élevage sur lie. C’était intéressant car on voit ce qu’apporte chaque cépage à l’assemblage mais je préfère tout de même la special cuvée effervescente.
Puis en « bonus », nous avons pu goûté le vin rouge la côte aux enfants 2012 qui entrent également dans la composition de la Grande Année rosé millésimé, ce vin rouge est un superbe vin avec encore l’acidité des jeunes Pinots Noirs champenois mais dans quelques années, je suis sûre que ce sera un grand vin.
Cette superbe journée, qui avait commencé par de la neige lors de la visite du clos des vieilles vignes françaises, renforce encore plus mon idée de très haute qualité de la maison et de la volonté de continuer à innover (leur nouvelle forme de bouteille qui confère une meilleure conservation) tout en restant sur des principes fondamentaux et anciens du vin et du champagne.
EN PLUS :
Cette visite s’est terminée par un déjeuner dans l’ancien pressoir où nous avons pu goûté toutes les cuvées Bollinger. Et l’ordre de dégustation confirme ce que je pensais de la gamme Bollinger où le rosé est LE champagne d’apéritif et non le special cuvée. L’ordre à été de la manière suivante : Bollinger Rosé en apéritif et avec l’entrée, Bollinger Grand Année rosé 2004 avec le poisson, Bollinger Grand Année brut 2004 avec le fromage et Bollinger Special Cuvée avec le dessert : fruité epicé et glace vanille.