Ce Lundi 22 Avril, se tenait le salon des champagnes Charles Heidsieck & Piper Heidsieck, ainsi que les vins qu’ils détiennent (la Verrerie dans le Luberon, Tardieu dans le Rhône, Isole e Olena en Toscane nord et Biandi Santi en Toscane sud). Voici mes impressions sur ces 2 masterclass, animées par les chefs de cave de chaque maison…
MASTERCLASS CHARLES HEIDSIECK BLANC DE BLANCS
Cela fait plus de 100ans que la maison est rompue à l’élaboration d’un blanc de blancs car c’est en 1906 qu’elle élabore son premier 100% chardonnay et c’est avec l’année 1949 qu’elle commercialise son premier blanc de blancs millésimé.
# Champagne blanc de blancs non millésimé (base 2020) :
Chez cette maison, c’est souvent la cuvée que j’aime le moins, c’est encore le cas aujourd’hui, encore plus en comparaison avec ce qui suit. Ce champagne est certes crémeux et enrobé mais il développe en même temps des notes végétales et florales que je n’affectionne pas.
# Blanc des millénaires 2014
Rondeur du fruit primaire au nez, jeune mais riche. Même impression en bouche avec une ampleur moyenne maîtrisée. Longue intensité de la minéralité. Sur un profil digeste. Cette cuvée montre qu’il faudra compter sur ce millésime passé sous les radars.
-> 2ème ex aequo pour son profil mur et élancé.
# Blanc des millénaires 2007
Moins intense et il a déjà des notes d’évolution marquée au nez. En bouche, le vin est plus discret et moins intense. C’est un peu décevant du fait de son rang de grande cuvée. Il est certes plaisant mais pâtie de la comparaison avec les autres millésimes, surtout plus anciens qui ont encore l’acidité qui équilibre le champagne.
# Blanc des millénaires 2004
Encore un peu plus évolué au nez qui commence à safraner mais la fraicheur de ce chardonnay lui confère un super équilibre digeste. En bouche, cette évolution est portée par l’acidité qui l’emmène sur un magnifique longueur pâtissière.
-> premier de la dégustation
# Blanc des millénaires 1996
Seulement 3500 bouteilles ont été produites sur ce millésime exceptionnel de Champagne. C’est un millésime connu pour avoir l’un des plus forts taux d’acidité qui peut conférer une garde presque éternelle des champagnes. Jeune c’est imbuvable, ce profil me fait penser aussi aux 2008. Mais quand elle se gomme pour n’être que le support d’un chardonnay beurré et safrané gardé 25ans sur lies, c’est magique. Je ne pense pas que ce soit le champagne dont on en reprend un verre. Cela manque un petit peu de digestibilité champenoise pour faire la fête et on passe clairement sur un vin vieux de grande classe. C’est pour cela qu’il n’est pas numéro de cette verticale.
-> 2ème ex aequo pour son profil vineux unique et sa complexité
VERTICALE ISOLE E OLENA CEPPARELLO
Ce célèbre domaine de Toscane est situé à San Donato in Poggio, entre Sienne et Florence, dans la partie ouest de l’appellation Chianti. Le domaine est d’un seul tenant de 250 hectares mais seulement 56 sont plantés de vignes où le Sangiovese est majoritaire (42 hectares). Les vignes du domaine sont divisées en 4 secteurs :
– partie Ouest de la commune d’Olena avec des argiles et galets roulés
– partie Est de la commande d’Olena avec de la craie et du sable
– partie centrale en Olena et Isole : terroir pierreux et argileux
– partie sur Isole : argileux en grosse majorité avec de petites pierres
Les vignes sont situées à une altitude fraiche moyenne d’environ 300m et ont toutes plus de 25 ans mais très peu sont très très vieilles car l’appellation a eu des subventions pour replanter massivement l’appellation avec des cépages plus internationaux dans les années 1980 et a même décrété l’obligation d’assembler le Sangiovese à ces cépages pour avoir l’appellation Chianto.
Paolo de Marchi n’était pas de cet avis et a préféré déclasser son vin Cepparello pour produire un 100% Sangiovese dans les années 1950. Depuis, il peut à nouveau lui donner l’appellation Chianti mais préfère le garder en IGT Toscane car il a été le premier à produire un 100% Sangiovese dans le secteur et a été le précurseur d’une pratique mono-cépage maintenant commune sur l’appellation.
# Cepparello rouge 2020
Jeune et riche avec des tanins doux, le vin n’est pas aggressif, ni par sa dureté ou son alcool mais manque de fond ou d’évolution comme on pourra voir sur les millésimes plus anciens. Selon le nouveau chef cave Emanuele Reolon, c’est un millésime d’équilibre.
# Cepparello rouge 2019
Egalement un millésime d’équilibre selon Emanuele comme 2020. Néanmoins, le nez est confis et parfumé et la bouche est plus tonique et nerveuse.
-> Deuxième de la dégustation
# Cepparello rouge 2012
C’est sûr que ce n’est pas un millésime d’équilibre et je pencherai d’ailleurs pour un millésime froid. Ce vin rouge commence à avoir une teinte orangée. La bouche est mentholée et sanguine et les tanins sont encore accrocheurs.
# Cepparello rouge 2009
La meilleure bouteille de la verticale. Le vin est aérien et tire même vers la truffe. Le vin est encore posé sur une petite nervosité mais cela lui donne un côté floral et une complexité superbe. C’est un vin qui se boit avec le nez tellement les arômes sont envoutants.
-> Premier de la dégustation
# Cepparello rouge 2006
Le nez évolue encore plus sur la truffe mais en bouche, nous sommes déjà sur des notes tertiaires et les tannins ne sont plus du tout accrocheurs.
-> Troisième de la dégustation
Emanuele Reolon nous conseille de nous pencher sur les 2010 et les 2021 qui semblent être encore de meilleur niveau respectivement à 2009 et 2020.