Depuis plusieurs mois, je participe à des wine-diners et hier nous avons approfondi à 8 le thème « Pinot » au restaurant Quelque Part, Paris 9ème du chef Florian Barbarot… Sur les 9 bouteilles présentées, nous avons eu un vin californien et les autres venaient de France : 3 de Champagne, 3 d’Alsace et 2 de Bourgogne. Voici mes premières impressions dans l’ordre sur une sélection pratiquement sur le Pinot Noir…
#1. Alsace / Ostertag A360P Pinot Gris blanc 2015
Même s’il était un peu chaud, ce vin était assez équilibré. Un nez presque sucrosé qui m’a plutôt fait penser à un Pinot Blanc. Même impression en bouche, c’est digeste avec un patine d’évolution légère. Très beau Pinot Gris équilibré! Dommage pour les quelques degrés de service de trop…
#2. USA / Au Bon Climat Santa Barbara 2018
Ce vin a presque fait l’unanimité sur la table sauf moi. Un nez boisé/fumé qui me fait partir hors de France directement. La bouche est un peu creuse, le fruit est présent mais trop léger même s’il y a des beaux amers qui lui confère de la longueur.
#3. Champagne / Larmandier-Bernier Vertus premier cru 2012
Couleur trouble et nez « vin nature » qui s’estompe avec le temps de la dégustation. Je pars sur un Bourgogne sur le millésime 2010 en cherchant une domaine qui travaille en biodynamie. Mais ce côté salin avec un fruit qui tire sur la groseille nous fait nous orienter sur un coteau champenois. Du coup, je pars sur le millésimé 2013 parce que c’est un millésime qui m’a déplu, comme ce vin d’ailleurs car en plus il n’y a aucune longueur dans le vin. Par contre, c’est un vin qui séduira les amateurs de vignerons natures car ce n’est pas du tout mauvais. Juste pas à mon goût, pourtant j’aime ce que produit Larmandier-Bernier.
#4. Alsace / Deiss Grunspiel premier cru 2018
Le grand écart total, c’est mur et concentré au nez mais il y a du nerf dans le vin. La couleur n’a rien à voir aussi. Je pars sur l’Alsace et sur le millésime, il me manquait le vigneron. Mon professionnalisme en prend un coup car c’est une bouteille de Deiss que j’avais vendu à un des convives.
TOP 3 de la dégustation !
#5. Bourgogne / Domaine des Perdrix Nuits-Saint-Georges « Aux Perdrix » premier cru 2017
C’est bizarre parce que j’ai eu l’impression de sentir des élevages en fûts dans une grosse partie des vins. Pareil que pour le vin californien #2, le nez est fumé et la bouche est creuse. Bien sûr ce n’est pas désagréable mais pas du tout à mon goût. Et pas du tout représentatif de son cru prestigieux ainsi que son prix. Même coup dur pour mon professionnalisme, c’est aussi une cuvée que j’avais vendu à un des convives. Méforme du moment…?
#6. Bourgogne / Domaine Bart Bonnes Mares grand cru 2017
Un vin bodybuildé! Une richesse de nez qui me fait penser à un vin étranger également. Mais il n’en est rien, c’est juste un terroir exceptionnel de la Côte de Nuits qui met tout le monde d’accord. La bouche est identique : un monument sur un millésime mitigé en Bourgogne. Bien sûr, c’est encore un bébé mais il traversera le temps sans problème et sera encore plus grand lorsque les arômes tertiaires arriveront…
TOP 1 de la dégustation !
#7. Alsace / Albert Mann Les Saintes Claires 2019
Dur de passer derrière le Bonnes Mares mais il n’a pas démérité! La bouche est bien sûr moins massive, on joue plus sur la subtilité du Pinot Noir sur cette cuvée. Le bouquet d’arômes est bien déjà complexe et prêt à boire, certainement dû au millésimé 2019 solaire.
#8. Champagne / Drappier Côteaux Champenois « Perpétuité » blanc
J’ai amené cette bouteille que je n’avais jamais goûté auparavant et j’ai bien fait! Tout le monde l’a adoré, moi aussi! C’est un assemblage de Pinot Noir d’Urville d’une solera, en fûts, initiée en 2002. Tirage 970 unités. Le vin a un sacrée énergie avec un style jurassien, aucune possibilité de savoir que c’est un Pinot Noir. C’est sublime, cette patine et cette énergie se combinent pour une longuieur magistrale. A goûter! Dommage que je n’en ai plus à vendre! La maison Drappier produit quelques éditions limitées qu’il faut découvrir!
TOP 2 de la dégustation!
#9. Champagne / Larmandier-Bernier Rosé de Saignée premier cru
C’est une bouteille que j’ai depuis plusieurs années, c’est une saignée de 90% de Pinot Noir et 10% de Pinot Gris de Vertus. C’est très floral mais intense! La minéralité est également là mais en retrait, l’âge de la bouteille n’a pas aidé, je pense que c’est un champagne qu’il faut boire sur la jeunesse. Mais c’est loin d’être mauvais! C’est juste que ce n’est pas le champagne pour le dessert du soir, ni le vin pour conclure ce diner… Je conseille tout de même de découvrir ce champagne Larmandier Bernier rosé, c’est une référence!