Mercredi dernier (19 Juin 2019), grâce au club 1829 de la maison Bollinger, j’ai eu la possibilité de participer à une très belle journée ensoleillée à Aÿ pour revisiter cette grande maison de Champagne. J’avais déjà visité la maison lors de la dégustation des vins clairs en 2013.
Mais avec ce club, j’ai eu accès à une masterclass animé par le second du chef de cave Bollinger autour de magnums de Grande Année de plus de 35ans jusqu’au nouveau millésime récemment sorti : le grand 2008 (détails du millésime 2008 chez Bollinger).
La visite a commencé par une marche dans le Clos Saint-Jacques. Seuls 2 clos, dont celui-ci, sont utilisés pour élaborer la légendaire cuvée des vieilles vignes françaises, dommage qu’on ait pas pu y goûter! Ces clos (parcelles entourées de mur) sont uniques en Champagne car ils sont les derniers pieds de la vigne originelle européenne : Vitis Vinifera avant que le Phylloxera (insecte venant des Etats-Unis) ravage tout le vignoble européen à la fin du 19ème siècle.
Ensuite nous sommes allés à la rencontre de ce qu’appelle Bollinger, les piliers de leur Charte de Qualité, nous sommes d’abord allés dans l’ancienne demeure de Mme Elisabeth « Lily » Bollinger où, attenant, un tonnelier (d’ailleurs meilleur ouvrier de France en Tonnellerie) s’occupe d’un très grand parc de fûts, et c’est d’ailleurs le seul tonnelier à demeure, l’un des piliers qualitatifs de la maison est de passer en fûts leurs vins pour apporter de la complexité dans les champagnes Bollinger puisqu’ils sont gardés minimum 5ans en élevage dans les chais et caves Bollinger. Pour continuer dans ce sens qualitatif de garde longue et élevage prolongé, l’un des autres piliers de la maison est la conservation des vins de réserve Bollinger en magnum avec bouchon en liège et une légère champagnisation.
Après cette théorie, nous avons pu vérifier sur verre, la concusion des ces piliers qualitatifs par une verticale, en magnum, de la cuvée Grande Année sur les millésimes 1983, 1989, 1992 et 2008, ce dernier sorti à la commercialisation récemment. Tous les magnums ont été dégorgés en Décembre 2018 et dosés à 8g/L, on peut donc dire que les vieux magnums sont plutôt des Grande Année Récemment Dégorgé (maturation supplémentaire de la cuvée originale de la cuvée Grande Année). Tous les champagnes sont frais sans aucune lourdeur, ni oxydation trop marquante! Le style du millésime impacte de fait le champagne mais la structure Grande Année est toujours là!
La Grande Année 1983 brut 1,5L : millésime tardif, avec 69% de pinot noir et 31% de chardonnay, très discret au nez, il y a des notes d’oxydation en bouche mais le vin est encore tenu par l’acidité du vin.
La Grande Année 1989 brut 1,5L : cette fois-ci le millésime est plus solaire avec des vendanges début Septembre. De fait, le nez est plus exubérant, en bouche le champagne est plus mûr et le volume en bouche est plus important que 1983.
La Grande Année 1992 brut 1,5L : très peu de maisons champenoises a millésimé cette année-là, d’ailleurs Bollinger n’a utilisé que 2 grands crus (Aÿ et Verzenay) pour cette cuvée – 65% pinot noir et 45% chardonnay. Le vin est très rond mais salin en fin de bouche qui permet de ne pas marquer la bouche. C’est tout en volume mais la fraicheur demeurre.
La Grande Année 2008 brut 1,5L : la grande bouteille en devenir! Le nez est discret, la bouche est peu ample mais reste tout de même super tendue, c’est le même style que le 1983 mais sans l’évolution du vin de plus de 35ans.
Après cette masterclass, nous sommes sortis dans le jardin de la maison de Lily Bollinger pour un apéritif au soleil et au Bollinger special cuvée et avons ensuite été invités à déjeuner dans un salon de cette même maison.