Clairement, la revue des vins de France met de plus en plus en avant les vignerons champenois par rapport aux maisons de champagne, d’ailleurs dans ce dernier numéro (656 de décembre 2021 / janvier 2022) propose 3 dossiers (Vignerons de Montgueux et Côte des Bars dans l’Aube ; les bruts sans année des maisons de Champagne & Focus sur les têtes de cuvées chez Deutz (Amour & les cuvées William).
Palmarès des brut sans année de grandes maisons :
Pour revenir une dernière fois sur le dossier des bruts des maisons, je suis assez fier maintenant de comptabiliser en gamme et en stock, les 9 des 13 seules cuvées à avoir obtenu une note de 90/100 ou plus (Jacquesson cuvée 744 extra-brut – 94/100 ; Louis Roederer brut collection 242 – 93/100 ; Philipponnat Royale Réserve brut – 93/100 ; Charles Heidsieck brut réserve – 92/100 ; Delamotte brut – 91/100 ; Deutz brut classic – 91/100 ; Drappier brut carte d’or – 91/100 ; Pol-Roger brut réserve – 91/100 & Piper-Heidsieck cuvée brut – 90/100)
J’ai contacté Leclerc-Briant qui se place 5ème car je suis toujours à la recherche champagne BIO de très belle facture, impossible de rentrer Bolligner suite à des différents commerciaux depuis fin 2016, Billecart-Salmon toujours en rupture et pas envie de rentrer le Moët & Chandon brut impérial !
Notons que le top 2 (Jacquesson et Louis Roederer), sont moins des bruts sans année et plus des cuvées multi-vintages avec des bases de vendanges revendiquées, singulières et avec son propre caractère, tout comme ce que certains grands vignerons champenois, ainsi que les vignerons BIO, proposent…
Les champagnes de l’Aube
Sur ce dossier, l’orfèvrerie des vignerons champenois, souvent en BIO, trustent les premières places : comme Ruppert-Leroy (avec qui je ne travaille pas mais que j’ai déjà eu la chance de boire à plusieurs reprises), Clandestin, Vouette & Sorbée, Drappier, La Borderie, Olivier Horiot, Vincent Couche qui élabore de grandes cuvées sur le terroir de Montgueux. Je déplore le fait qu’il n’est pas été comparé aux champagnes d’Emmanuel Lassaigne…
Il y a une vraie tendance dans l’Aube de proposer des cuvées à forte identité, avec des dosages en sucre faibles, voir nuls.
Notons que les meilleures cuvées de vignerons de l’Aube sont aussi bien notées que les maisons de champagne.
Verticales de têtes cuvées chez Deutz
La cuvée Amour blanc de blancs est dégustée sur cinq millésimes qui se suivent (de 2010 à 2006), les 2 meilleures notes sont pour les millésimes 2008 et 2009 avec 96/100 pour chacun.
La cuvée William brut est dégustée sur les mêmes 5 millésimes avec un millésime bonus qu’est l’un des derniers millésimes exceptionnels en champagne : 1996 que je mettrai de côté pour cette analyse… Encore une fois, ce sont les millésimes 2008 et 2009 qui récoltent les meilleures notes!
Et la cuvée Hommage à William est goûté sur le millésime 2015 avec les 2 parcellaires « Meurtet » et « Côte Glacière », c’est une toute nouvelle cuvée chez Deutz car 2015 est le deuxième millésime, 2012 étant le premier. Ces cuvées affichent respectivement des 96/100 et 97/100 malgré leur jeunesse.
J’en conclue deux choses :
– lors de mes dernières dégustations, j’ai trouvé que le millésime 2009 n’avait pas à rougir face au grand millésime 2008, il est selon moi beaucoup plus avenant que 2008 qui « traine » une grosse acidité, qui l’emmènera certes loin mais qui le rend trop discret dans ses premières années. Je me rappelle notamment des cuvées exceptionnelles 1522 et Clos des Goisses de chez Philipponnat! Tout comme la Grande Sendrée 2009 de chez Drappier!
– lors de mes passages successifs dans le vignoble et des discussions avec les vignerons, il m’apparaissait qu’il fallait garder un œil sur le millésime 2015, cette dégustation Deutz le confirme avec les cuvées hommages qui sont aux premières places à aexequo.
Dans un précédent numéro de la Revue du Vin de France, j’ai trouvé ce tableau synthétique sur les 13 derniers millésimes à la commercialisation (de 2016 à 2004), je ne suis pas forcément d’accord avec tout comme 2016 qui est très discret et acide pour le moment, 2014 que je trouve « court », 2008 doit être au dessus du millésime 2012…
Peut-être suis-je trop centré sur ma gamme pour ne pas voir le millésime dans sa globalité?
Tout comme les notes différentes sur les plusieurs couleurs d’autres régions viticoles, j’aurais préféré avoir des notes sur les 4 secteurs de production de la Champagne : Montaigne de Reims, Vallée de la Marne, Côte des Blancs et Aube.
Voyez comme le millésime 2012 est une très grande réussite dans la Marne mais une catastrophe dans l’Aube selon Rémi Leroy…