Nous avons été invités par Charles Duval-Leroy Mardi dernier pour visiter l’outil de production, déguster les cuvées parcellaires nommées « précieuses parcelles » et participer au jury de dégustation de la bûche de Noël proposé par le patissier Vincent Dallet, la bûche sera servie sur les très belles tables gastronomiques de la région Champagne.
Une semaine auparavant, nous avions déjà pu nous faire une idée de la gamme des champagnes Duval-Leroy dans une cave sublime (Caves du Louvre, 52 rue de l’arbre sec, Paris 1er), invités par mon commercial Simon que je remercie et salue.
Donc après un déjeuner au Mesnil-sur-Oger, restaurant La Gare, que je conseille, nous nous rendons chez Duval-Leroy à Vertus pour commencer par la dégustation masterlass des « Précieuses Parcelles » animée par la chef de cave Sandrine Logette dans une superbe salle qui surplombe une salle de fûts.
Les « précieuses parcelles » sont des cuvées nouvellement lancées par les champagnes Duval-Leroy, hormis la cuvée Clos des Bouveries millésimée lancée, bien avant, sur le millésime 2002 . Une précieuse parcelle est une cuvée qui correspond à une parcelle spécifique, une particularité du terroir définie et sur un millésime donné.
Il y a donc 4 cuvées parcellaires que nous avons dégustées dans l’ordre suivant : Petit Meslier 2005, Clos des Bouveries 2005 et 2006, Cumières 2005 et Bouzy 2005. Nous avons ensuite finit la dégustation par la cuvée Femme 2000 et le rosé prestige premier cru.
Petit Meslier millésime 2005 :
Les 99,9% de la Champagne sont plantés en 3 cépages : Chardonnay, Pinot Noir et Pinot Meunier. Mais il reste en Champagne des cépages dits oubliés comme le Pinot Blanc, l’Arbanne et d’autres comme le Petit Meslier. Ici Duval-Leroy s’approvisionne chez un vigneron de Venteuil depuis 1998. C’est un raisin blanc avec des petits points rouges sur la fin, c’est un cépage qui a du mal à atteindre une maturité optimale. Cependant, il est toujours constant en rendement malgré les aléas climatiques et les profils différents de millésime. Selon Sandrine Logette, « A la limite de la maturité, c’est là où il est le plus intéressant ». Avant les « Précieuse Parcelles », le Petit Meslier était assemblé dans le brut réserve pour donner un peu de fraicheur. On a eu beaucoup de chances de pouvoir y goûter car en 2005, la maison Duval-Leroy y a produit 988 bouteilles au total, donc c’est une cuvée très rare.. Ce champagne est dosé à 4,5 g de sucres par Litre, c’est donc un extra-brut. On part sur un joli fruit « mûr » et chaud, néanmoins il a un trame acide très intéressante qui équilibre le tout, je n’ai jamais goûté un tel champagne! Ce fruit mûr est du à un passage total en fûts lors de la vinification. C’est une cuvée qui ira « parfaitement bien avec les asperges » selon Sandrine Logette. Sur le même principe, ça peut aussi aller très bien sur une poilée de légumes printaniers.
Clos des Bouveries millésime 2005 :
C’est la première parcelle isolée par les champagnes Duval-Leroy. C’est une parcelle située en milieu de côteaux sur Vertus classé en premier cru. Ce sont des vieilles vignes de Chardonnay de plus de 50ans et la parcelle est un clos sur un terroir de pierre dur et silex. Un clos est une parcelle qui ne touche aucune autre car elle est délimitée de murs. Le Clos des Bouveries n’est pas emmuré totalement, elle est délimitée d’un chemin et d’une haie. De fait, elle est tout de même considérée comme un clos à part entière. Ce mono-cru et mono-cépage est vinifié 50% en cuve Inox et 50% en fûts. Et est dosé à 4,5 g/L, comme la suivante précedente c’est un extra-brut. C’est un champagne riche, puissant, avec un fruit mûr et complexe alors que c’est un champagne blanc de blancs. Je pense que le millésime 2005 « solaire » y contribue. Le dégorgement de la bouteille doit aussi jouer car il a moins de 4 ans (fin 2012), cette durée sur liège patine aussi un peu le vin. Donc toutes les étoiles étaient alignées pour que je retrouve cette cuvée en 2005 et que j’aime tant. Dommage qu’on ne puisse plus en acheter…
Clos des Bouveries millésime 2006 :
Avec ce millésime, le clos de Bouveries entre dans les « Précieuses Parcelles » avec un nouveau design. L’étiquette est changée pour coller au terme « parcellaire » avec la répesentation d’une parcelle à 4 côtés qui correspondent chacun à une parcelle. Ce 2006 a été dégorgé fin 2015 avec un dosage à 2g/L. Le travail de l’homme est le même (hormis un dosage plus faible) que pour le 2005 dégusté avant mais pourtant ce sont 2 champagnes totalement différents. Le 2006 est vineux, « plus nature », plus tendu voir « fumé » (peut-être le côté silex?). Il est moins concentré et puissant que le 2005, c’est un champagne de puriste qui cherche avant tout le vin avant le champagne. C’est d’habitude des vins que j’aime mais là, je suis moins convaincu… J’avais aussi eu la même sensation la semaine d’avant lors de la dégustation sur Paris. Mais ceci n’est que mon goût personnel qui parle…
Cumières millésime 2005 :
Ancienne cuvée Authentis, cette cuvée Bio est un 100% Pinot Noir située sur la commune de Cumières, classée premier cru. Elle est élevé 100% en fûts et est ensuite dosé à 4,5g/L. Le champagne est plus coloré que les précédents, typiques des cuvées 100% Pinot Noir. Les 4,5g de sucre/L ne se sentent pas, on est sur un vin pure avec un fruit mûr, mais tout de même peu puissant, c’est du à une trame minérale qui équilibre le champagne entre minéralité et fruité.
Bouzy millésime 2005 :
C’est un parcelle située sur le grand cru de Bouzy, c’est de l’achat de raisin chez un vigneron réputé Benoît Lahaye. c’est une cuvée vinifiée 100% en fûts et n’est pas dosée, c’est un brut nature! Pas dans le même style que le clos des Bouveries 2005 (car pas le même cépage) mais on retrouve cette puissance, cette concentration et ce volume en bouche. Selon Sandrine Logette, ce champagne va parfaitement sur un roquefort, je n’irai pas jusque là mais il a tout pour accompagner à table!
Femme millésime 2000 :
Cette cuvée est un assemblage de parcelles uniquement classées grand cru et à quasi-totalité (95%) issue de Chardonnay ne provenant que de la Côte des Blancs sur les villages réputés de Chouilly, Oger, Mesnil sur Oger et Avize. 5% de Pinot Noir de Bouzy grand cru termine l’assemblage. Vinifié 25% en fûts, on est là sur un champagne avec la matière et de la puissance, c’est certainement en partie du au dosage de 6g/L. On n’est pas là du Chardonnay aérien et acidulé! J’ai trouvé ce Chardonnay massif mais tout de même avec une jolie fraicheur.
Rosé Prestige premier cru :
La maison Duval-Leroy utilise une méthode de vinification unique pour élaborer leur rosé. La première étape est de produire un rosé de macération avec des Pinots provenant notemment de Vertus et d’ajouter ensuite 10% de Chardonnay. Cette dualité se retrouve dans ce champagne. Au nez, on a à la fois du fruit et de la tension. Constraste que l’on retrouve également en Bouche avec un fruit concentré mais aussi avec une acidité marquée.
Voilà une bien belle dégustation agrémentée par Sandrine Logette d’anecdotes et détails très importants pour comprendre encore plus chaque champagne. Etant tous bavards, nous sommes donc en retard sur le planning et avons grandement empiété sur la visite des caves.. Nous visitons donc vite l’outil de production en commençant par la salle des fûts puis la cuvevie et la chaîne de production où Duval-Leroy était en train dégorger un lot de bouteilles. Ci-dessous quelques photos :