Reims compte 39.000 habitants en 1841 et voit sa population plus que doubler en 1881 avec 93.000 habitants, c’est du à une immigration massive venue de l’Aisne et des Ardennes.
Cet écart trop brutal de population a engendré un fossé entre les migrants principalement ruraux et les locaux plus bourgeois. Inévitablement les quartiers reflètent cet écart, le centre s’embellit alors que les quartiers d’ouvriers restent insalubres et surpeuplé.
Pour cette raison, Reims entreprend de grands aménagements en ouvrant la ville à l’extérieur (nouveaux canaux pour acheminer le charbon et les matériaux de construction.
En juin 1954, la première liaison ferroviaire est établie entre Reims et Epernay.
Exploit à l’époque, les rémois peuvent se rendre à Paris en 4 heures. Cependant, à l’intérieur de Reims, les moyens de transport restent le cheval et l’attelage jusqu’en 1914.
A partir de ce moment, Reims dévient ville de garnison (rappelons tout de même que Verdun est dans la Marne), la ville voit son commerce stimulé par les constructions de casernes et la présence des militaires.
A cette époque, l’Industrie dominante est le textile, de grosse usine commence à voir le jour et sont à la pointe de la technologie en ce qui concerne les filatures de laines.
La crise nationale de 1880 pénalise les fabriques, Roubaix prend le dessus sur Reims pour la filature de laines. A la même époque, le champagne n’occupe pas plus de 2000 ouvriers mais la moyenne des salaires y est plus élevée que dans la laine.
Entre 1840 et 1890, le champagne prend un essor considérable. En 1845, c’est 2.600.000 bouteilles exportées contre 17 millions en 1870, dont 80% sont déjà destinés à l’export.
Il se succède plusieurs périodes de création de grandes maisons champenoises :
• autour de 1800 avec les maisons Lanson, Moët-et-Chandon, Veuve-Clicquot et la palme de la plus vieille maison de champagne revient à Ruinart,
• la seconde génération arrive entre 1820 et 1840 avec les champagnes Mumm, Roederer, Heidsieck, Krug et Greno,
• et la dernière période aux alentours de 1850 avec la maison Pommery principalement qui absorbe la maison Greno pour former 33 maisons “industrielles” en 1870.
Grâce à la Seine qui passe à Reims, ils transitent aussi beaucoup de denrées alimentaires, et il crée aussi des activités alimentaires de détail à grande envergure, c’est en 1853 que les Galeries Rémoises deviennent le 1er grand magasin.
Ces transformations rapides des économies font apparaître des problèmes sociaux. Même si la Bourgeoisie et la Noblesse ne font plus qu’une depuis la révolution industrielle, il se détache 2 courants de la haute société : une classe issue de l’industrie de la laine libérale et une classe champenoise plus conservatrice.
Le plus gros des problèmes sociaux de l’époque reste encore les conditions de vie des quartiers ouvriers : Insalubrité et Surpopulation. Les épidémies se développent rapidement, crise du typhus en 1839 et du choléra en 1849, et la mortalité infantiles et des enfants affichent des chiffres catastrophiques : 1 enfant sur 2 meurt avant 10 ans. L’espérance de vie ne dépasse pas 30 ans. Tous ces facteurs démoralise la Champagne d’en bas, on voit apparaître une vague d’ivrognerie et de prostitution dans les bars et guinguettes.
Pour remédier à cela, les “collectivités locales”, les patrons d’industries et l’Église réagissent en améliorant les conditions du travail et tentent de redonner une âme à une Cité meurtrie.
Il s’en suit des luttes de classe et de courants sociaux entre l’Église et l’État qui gomme la montée en puissance d’une nouvelle culture : l’Ère de la Consommation menée par les grandes maisons champenoises qui part à la recherche de nouveaux clients.